Festival & Concert - Musiques du monde
Festival Musique et Mémoire, 27e édition, du 17 juillet au 2 août
Du 17/07/2020 à 21:00
Au 02/08/2020 à 23:00
Au 02/08/2020 à 23:00
Description
Au-delà d'une époque et d'un style artistique, le baroque est une tendance de l'esprit humain. En s'attachant à défendre cette période musicale dans ses expressions les plus actuelles, et en refusant le "retour à", ainsi que les perruques poudrées et les soieries ornementées qui sont les emblèmes favoris des amateurs « d’art ancien », le festival Musique et Mémoire s’affirme comme une aventure artistique pleinement inscrite dans la mosaïque des cultures d’aujourd’hui.
En 2020,le festival Musique et Mémoire explore de nouveaux horizons musicaux avec un projet artistique inédit réalisé avec la complicité des ensembles a nocte temporis, teFaenza, La Rêveuse, le Caravansérail, Les Meslanges, Les Surprises, de la violoniste Alice Julien-Laferrière, du flûtiste Pierre Hamon, du claveciniste Yoann Moulin, des organistes Jean-Charles Ablitzer, Jean-Luc Ho et Yves Rechsteiner…
Après 6 années de collaboration d’une richesse absolue avec l’ensemble Les Timbres, le festival Musique et Mémoire engage un nouveau compagnonnage artistique avec l’ensemble a nocte temporis, fondé autour de la personnalité incroyable du jeune ténor belge Reinoud Van Mechelen
Cette édition fête avec gourmandise le renouveau de l’orgue historique de la basilique St Pierre de Luxeuil-les-Bains, qui vient de retrouver toute sa superbe, après à une importante campagne de restauration.
Révéler, étonner, partager… Le festival Musique et Mémoire est en perpétuel mouvement…
Fabrice Creux, créateur et directeur artistique du festival Musique et Mémoire.
musetmemoire.com
Vendredi 17juillet, 21 h
Servance, église Notre-Dame de l’Assomption
Le Voyage d’Anne de la Barre au Septentrion
Ensemble Faenza
Lucile Richardot, mezzo
Jean-Luc Debattice, comédien
Alice Julien-Laferrière, violon
Anaëlle Blanc-Verdun, violon
Christine Plubeau, basse de viole
Caroline Liéby, harpe
Brice Sailly, clavecin
Marco Horvat, théorbe, lirone, direction
Benoît Colardelle, lumières
En raison de sa vie peu commune et de la littérature qu'elle a suscitée, Anne Chabanceau de La Barre (1628-1688) fut certainement la plus célèbre chanteuse du XVIIe siècle. Née dans une illustre famille de musiciens, l’une des premières femmes à faire partie de la musique de la Chambre du roi Louis XIV, sa renommée dépassa les frontières pour s’étendre en Europe jusqu’aux lointaines cours scandinaves.
La beauté de sa voix fut chantée par les grands poètes de son temps, elle fut « courtisée » par les plus grands, elle connut et fréquenta Molière, Lully, Boesset, la famille Duarte, Luigi Rossi, Francesco Cavalli, Tristan l’Hermite et Constantijn Huygens.
Ce programme fait la part belle au répertoire d’Anne de la Barre, qui chantait aussi bien le français que l’italien et le latin : Musiques de Joseph Chabanceau de la Barre, Constantijn Huygens, Antoine Boësset, Michel Lambert, Luigi Rossi, Francesco Cavalli, Jean-Baptiste Lully.
Une pure merveille !
17 h > répétition publique
faenza.fr
Faenza est conventionné par la Région Grand Est et le Ministère de la Culture et de la Communication DRAC-Grand Est
Samedi 18 juillet, 21 h
Faucogney, église Saint-Georges
Purcell’s Devotional Songs & Anthems
pour trois voix d’hommes
La Rêveuse
Sean Clayton et Marc Mauillon, ténors
Renaud Bres, basse
Florence Bolton, viole de gambe
Benjamin Perrot, théorbe
Clément Geoffroy, orgue et clavecin
Benoît Colardelle, lumières
« Investi, défricheur, cohérent, le programme nouveau de la Rêveuse éblouit par sa musicalité »
Benjamin Ballifh, Classiquenews
« Unies dans un véritable projet commun, ces brillantes individualités servent la musique de Purcell en y mettant autant d’instinct que d’intelligence et leur lecture marque une étape importante dans l’interprétation de ce répertoire »
Jean Christophe Pucek, Wunderkammern
Les devotional songs à trois voix d'hommes restent peu connues et nimbées d'un certain mystère. Ces méditations sur la fragilité de la vie humaine comptent pourtant parmi les oeuvres les plus belles et les plus touchantes de Purcell. Doté d'une grande intuition des émotions qui peuvent jaillir de l'union du texte et de la musique, ce formidable compositeur, qui sut si bien comprendre et servir l'art vocal de son temps, poursuit ici le travail commencé par de grands maîtres de la génération précédente comme Henry Lawes.
Du grand art !
ensemblelareveuse.com
La Rêveuse bénéficie du soutien de la DRAC et de la Région Centre–Val de Loire au titre de l’aide aux ensembles conventionnés, ainsi que de la Ville d’Orléans. Mécénat Musical Société Générale est le mécène principal de La Rêveuse. L’activité vocale de l’ensemble est par ailleurs soutenue par la Fondation Orange. L’ensemble est membre de la FEVIS, du syndicat PROFEDIM et du Bureau Export.
Dimanche 19 juillet, 11 h
Faucogney, chapelle Saint-Martin
Midsummer night's dream
Yoann Moulin, clavecin
Benoît Colardelle, lumières
Est-ce son insularité qui confère à la musique anglaise cette identité reconnaissable entre toutes ? D'où vient cette école de clavier virtuose et incroyablement unique à cette époque ? Il est difficile de répondre à ces questions. Peut-être impossible. La grande île ne se livre pas aisément.
Il est des mots qui ne se laissent pas traduire facilement non plus. Qui peut-être se refusent à une autre langue. A Fancy paraît en faire partie. Comment transcrire en français tout ce qu'il convoque de nostalgie élégante et de tristesse suspendue. A mi-chemin de la féerie douce et de l'invention fantasque, il semble une invitation au voyage dans l'imaginaire de la mélancolie. Un voyage au clavecin. L’instrument est emblématique de l'Angleterre élisabéthaine. William Byrd, John Bull, John Coperario et tant d'autres compositeurs et joueurs de claviers témoignent de cet art flamboyant et perdu des virginalistes anglais.
Yoann Moulin esquisse l'air de ce temps révolu. A travers l'univers poétique de Gray's Inn, une chanson tendre, ou l'enfance presque magique d'un english toy qui évoque les premiers automates si précieux. Mais aussi la truculence toute britannique des Rounds, Fantasia et Grounds, à la manière de Shakespeare où le tragique et la violence n'excluent pas l’humour et la légèreté. La danse entraînante des Pavans & Galliards ou les impressionnantes architectures contrapunctiques des In Nomine dont les proportions cachées possèdent un pouvoir secret.
Une promenade onirique…
yoann-moulin.com
Dimanche 19 juillet, 17 h
Corravillers, église Saint-Jean Baptiste
Londres 1700
Purcell et sa génération
H.Purcell, J.Blow, A.Draghi, J.C.Pepusch, G.Finger…
La Rêveuse
Stéphan Dudermel et Olivier Briand, violon
Florence Bolton, viole de gambe
Benjamin Perrot, théorbe
Clément Geoffroy, clavecin et orgue
Benoît Colardelle, lumières
« A déguster sonate par sonate, cet enregistrement aussi sensuel que réfléchi est un pur bonheur. » Emmanuelle Giuliani, La Croix
« Dans cet anti-Brexit enchanteur et revigorant, les perles s’enchaînent, unies par une gourmandise sonore, une richesse de couleurs, une grâce et une chaleur enveloppantes, qui sont autant de qualités propres à La Rêveuse. »
Sophie Bourdais, Télérama
Nombreux sont les musiciens étrangers qui viennent tenter leur chance à Londres à la fin du XVIIe siècle. C'est dans cette capitale particulièrement ouverte aux influences européennes que va s'épanouir un style virtuose, passionné et flamboyant, mêlant la sensualité italienne à l'originalité harmonique de l'Angleterre. Les sonates instrumentales sont à la mode, influencées par les sonates de Corelli dont la fameuse Folia...
Jeudi 23 juillet, 21 h
Fougerolles, écomusée du Pays de la Cerise
Los pasos perdidos
Le souffle de l’ancien et du nouveau monde
Pierre Hamon, flûtes à bec, frestel, flûtes doubles et triples de l’Europe Médiévale et de l’Amérique précolombienne, flûte et tambour et autres …
Benoît Colardelle, lumières
Pierre Hamon invite à la méditation et au rêve, il propose un voyage par le souffle dans l’univers sonore des flûtes des anciennes civilisations de l’humanité : flûtes à bec, frestel, flûtes doubles et triples de l’Europe médiévale et de l’Amérique précolombienne, flûte et tambour des ménestrels médiévaux…
Le flûtiste entraîne son public depuis des civilisations anciennes d’Amérique du sud à l’Europe du Moyen Âge. Sa curiosité sans limite l’amène à faire revivre, chanter et découvrir de très nombreux instruments issus des univers traditionnels.
Ce programme est une interrogation sur le pouvoir originel de la musique générée par le souffle « primal », qui peut amener à la transe, à la méditation comme à la jubilation, bâti sur la nécessité à souffler et sur la quête universelle de l’instant présent …
Une invitation à la méditation et au rêve…
Prévoir d’apporter une chaise pliante, une chilienne ou un transat.
En collaboration avec la Ville de Fougerolles et l’Ecomusée du Pays de la Cerise
ecomusée-fougerolles.fr
Vendredi 24 juillet, 21 h
Lure, église Saint-Martin
Dumesny, haute-contre de Lully
J.B. Lully, P. Collasse, M. Marais, H. Dumarest, M.A. Charpentier, C.H. Gervais, A.C. Destouches
a nocte temporis
Reinoud Van Mechelen, haute-contre et direction musicale
Emmanuel Resche (premier violon), Izana Soria et Marrie Mooij, dessous de violon 1
Annelies Decock, Ortwin Lowyck et Michiyo Kondo, dessus de violon 2
Ingrid Bourgeois et Benjamin Lescoat, haute-contre de violon
Benoît Douchy et Simon Heyerick, taille de violon
Sylvestre Vergezet et Justin Glorieux, quinte de violon
Ronan Kernoa, Thomas Luks, Phyllis Bartholomeus et Edouard Catalan, basse de violon
Anna Besson et Sien Huybrechts, flûtes
Shai Kribus et Nele Vertommen, hautbois
Niels Coppalle, basson
Myriam Rignol, basse de viole
Simon Linné, théorbe
Loris Barrucand, clavecin
Benoît Colardelle, lumières
« Jouissive est la manière dont Reinoud Van Mechelen module avec son émission la luminosité d'un timbre qui n'oublie pas la science des ombres, jusqu'à une sorte d'aura très charnelle. » Diapason
Reinoud Van Mechelen rend hommage au célèbre haute-contre Louis Dumesny, chanteur « cuisinier », créateur de la plupart des opéras de Lully.
Qui était Louis Gaulard Dumesny ? Dumesny n’est pas le premier haute-contre historiquement parlant, mais il est le premier à être devenu célèbre de son vivant. Les sources s’accordent à dire qu’il était cuisinier quand Lully l’a découvert. Il lui fait faire ses débuts en 1677 et tout le monde est stupéfait par son jeu d’acteur, la puissance de sa voix et aussi sa capacité à tout apprendre à l’oreille, puisqu’il ne savait pas lire la musique...
Reinoud Van Mechelen est aujourd’hui l’un des rares ténors au monde à posséder une véritable voix de haute-contre « à la française », caractérisée par sa souplesse, son extension dans l’aigu et sa couleur capable d’une infinie tendresse ou de transports énergiques.
Somptueux !
17 h > répétition publique
Samedi 25 juillet, 21 h
Saint-Barthélemy, église
Ma belle brunette
Programme en création
a nocte temporis
Reinoud Van Mechelen, ténor
Anna Besson, flûte traversière baroque
Loris Barrucand, clavecin
Myriam Rignol, viole de gambe
Simon Linné, théorbe
Benoît Colardelle, lumières
« Ou estes-vous allé, mes belles Amourettes, Changerez-vous de lieux tous les jours ? »
A nocte temporis présente avec ce nouveau programme un florilège d'airs et brunettes allant de la chanson la plus touchante jusqu'à l'air à boire le plus exalté !
La « brunette » ne désigne pas seulement une jeune femme aux cheveux bruns mais également une forme musicale très en vogue à partir de la fin du XVIIe siècle jusqu'au début du siècle suivant !
Les airs de cours, extrêmement populaires en France depuis le début du XVIIe siècle, évoluent en brunettes vers la fin de ce même siècle. Le procédé reste cependant très similaire : écrire un air tendre de format court, abordant les thèmes de l'amour ou de la nature, et que l'on peut chanter seul ou accompagné d'un instrument harmonique.
La fin du XVIIe siècle voit par ailleurs l'apparition d'un instrument qui deviendra très vite la préférence des compositeurs et musiciens amateurs : la flûte d'allemand, appelée de nos jours traverso, ou flûte traversière baroque. Ainsi, un grand corpus de brunettes et airs tendres est adapté ou arrangé pour la flûte traversière par le compositeur, flûtiste et facteur d'instruments Hotteterre, mais aussi Montéclair ou Boismortier, sans oublier certains auteurs anonymes à l'origine de merveilleux airs tendres pour voix, flûte et basse continue.
Dimanche 26 juillet, 11 h
Faucogney, chapelle Saint-Martin
Johann Sebastian Bach
Suites, sonates, chorals, toccatas…
Le Caravansérail
Bruno Cocset, violoncelle
Bertrand Cuiller, clavecin
Benoît Colardelle, lumières
Avec ce programme, Bertrand Cuiller et Bruno Cocset proposent un voyage dans une multitude de formes musicales que Johann Sebastian Bach affectionnait :
La suite de danses, la sonate, le choral, la toccata…
Les sonates de Johann Sebastian Bach avec clavecin obligé sont une brillante illustration de la manière dont il a su, en utilisant les deux mains du claveciniste comme deux musiciens à part entière et au travers d’une exigence instrumentale poussée à l’extrême, faire de la sonate en trio une affaire de duo.
Cette conversation à deux sera soit alternée, soit jouée ensemble afin de partager ces joyaux du répertoire soliste et chambriste.
Sublime !
ensemblecaravanserail.com
Dimanche 26 juillet, 17 h
Héricourt, église luthérienne
The Dubhlinn Gardens
musique irlandaise du XVIIIe siècle, au carrefour du folk et de la musique baroque
a nocte temporis
Reinoud Van Mechelen, direction et ténor
Anna Besson, codirection et flûte
Sarah Ridy, harpes
Myriam Rignol, dessus et basse de viole
Loris Barrucand, clavecin
Benoît Colardelle, lumières
« C’est ce savoureux répertoire que le ténor Reinoud Van Mechelen, la flûtiste Anna Besson et leurs complices de l’ensemble a nocte temporis font revivre dans ces « Dubhlinn Gardens » dans un mélange d’humour et de mélancolie. » Le Soir
« Le ténor Reinoud van Mechelen, la flûtiste baroque Anna Besson et l’ensemble A Nocte Temporis nous offrent cette plongée historique surprenante. » IciMusique.ca
The Dubhlinn Gardens : une soirée dans la haute société dublinoise du XVIIIe siècle, où la musique traditionnelle tend à se « civiliser ».
Ce programme est né de la passion de la flûtiste Anna Besson pour la musique traditionnelle irlandaise depuis sa plus tendre enfance. Aussi surprenant que cela puisse paraître, c'est la pratique de la flûte irlandaise qui l'a emmenée à celle de la flûte baroque et non pas le contraire !
L'objet de ce programme est de faire le lien entre la musique traditionnelle irlandaise et la musique baroque issus de la même période.
Même si ces deux mondes étaient bien plus imbriqués au XVIIIe siècle que de nos jours, il reste quasiment impossible de savoir comment le répertoire irlandais traditionnel arrangé par des compositeurs savants était alors interprété : se voulait-il plus « trad » ? Ou bien plus « baroque » ?
Alors...pourquoi ne pas chercher une interprétation de cette musique allant à l'encontre de ces deux mondes ?
Jeudi 30 juillet, 21 h
Belfort, cathédrale Saint-Christophe
Hymnes pour les principales Festes de Jehan Titelouze à Nicolas de Grigny.
Plain-chant, faux bourdons, motets de Jean de Bournonville, Guillaume-Gabriel Nivers
et Marc-Antoine Charpentier
Programme en création
Jean-Charles Ablitzer
Grand orgue
Ensemble Les Meslanges
Myriam Arbouz, dessus
Damien Ferrante, cantus
Vincent Lièvre-Picard, haute-contre et taille
Thomas Van Essen, taille et basse-taille
Roland Ten Weges, basse-taille
Philippe Roche, basse
Volny Hostiou, serpent
Benoît Colardelle, lumières
Ce programme met en valeur une pratique musicale répandue depuis les premiers âges des célébrations liturgiques : l'alternatim. Elle offre une variété de possibilités que Jean-Charles Ablitzer et l'ensemble Les Meslanges vous propose de découvrir.
C'est en effet lors des « festes solennelles » où la musique faisait partie du faste et de la liturgie, que les orgues sonnaient. Parmi, les hymnes, poèmes de louange de forme strophique, certaines sont restées célèbres, comme l'Ave Maris Stella. Après l'intonation, l'orgue répond et joue les versets impairs tandis que les chantres ont la charge du verset pair. Le temps de ce programme met en valeur deux compositeurs : Jehan Titelouze (vers 1563-1633) et Nicolas de Grigny (1672-1703).
Pour répondre aux versets d'orgue de ces fameux organistes, les modes d'alternance sont variés : plain-chant seul monodique des voix soutenues par le serpent, polyphonies en faux-bourdon -accompagnement du plain-chant au ténor par les autres voix "note contre note"- et autres motets par les meilleurs compositeurs du Grand Siècle dont Marc-Antoine Charpentier.
En collaboration avec les Amis de l’Orgue et de la Musique de Belfort
lesmeslanges.org
Vendredi 31 juillet, 21 h
Melisey, chœur roman
Johann Sebastian Bach
Jean-Luc Ho, clavicorde à pédalier
Fait par Emile Jobin d'après les modèles germaniques
Le clavicorde joué pour ce programme est né du désir d’explorer l’univers sonore intime de Johann Sebastian Bach.
Forkel relate que Bach « considérait le clavicorde comme étant le meilleur des instruments pour l’étude et pour toute musique jouée dans un lieu intime et comme étant le plus apte à exprimer ses pensées les plus raffinées ... [et] capable de tant de subtilités malgré sa petite taille ».
S’il n’a pas de répertoire spécifique, cet instrument embrasse paradoxalement toute la pensée musicale de Bach : depuis la suite de danse à la française au style concertant (Toccata Dorienne) en passant par la sphère luthérienne domestique.
Il permet l’exploration du Stylus Fantasticus le plus détonnant ou encore la transcription de ses œuvres pour violon « qu'il interprétait lui-même souvent au clavicorde en apportant toute l’harmonie qu’il jugeait nécessaire » (Agricola).
Kittel rapporte que le maître « considérait l’étude du clavicorde à pédales comme de grande importance, et qu’il permettait à ses élèves d’étudier sur un clavicorde à deux claviers et pédalier qu’il avait chez lui. C’est précisément ce « 3 Klaviere nebst Pedal » qu’il lèguera à son fils Johann Christian avant sa mort.
La Fantaisie Chromatique BWV 903 proposée par Jean-Luc Ho est d’ailleurs exécutée dans l’édition de Griepenkerl, élève de Forkel, lui-même élève de Bach. Cette publication, bien que de 1820 semble montrer «comment le maître la jouait »: le texte comportant de nombreuses nuances, indications de vitesse et d’ornementation.
Passionnant !
Samedi 1er août, 21 h
Luxeuil-les-Bains, basilique Saint-Pierre
Nicolas de Grigny (1672-1703)
Messe pour les Principales Festes (1699) avec plain-chant alterné et motets de Jean-François Lalouette (1651-1728) et de Nicolas Clérambault (1676-1749)
Déclamation d'extraits du Poème Héroïque : Clovis, ou la France Chrestienne de Jean Desmarets de Saint-Sorlin (1595-1676)
Programme en création
Jean-Luc Ho
Grand orgue
Ensemble Les Meslanges
Olivier Bettens, comédien
Vincent Lièvre-Picard, haute-contre
Thomas Van Essen, taille et basse-taille
Philippe Roche, basse
Volny Hostiou, serpent
Benoît Colardelle, lumières
Dans la continuité du programme Pour les Festes Solemnelles qui célébrait Couperin l'organiste, Jean-Luc Ho et Les Meslanges poursuivent leur dialogue musical avec la Messe de Grigny. Ce chef-d’oeuvre de la musique d’orgue du Grand Siècle que Bach prit la peine de recopier, alterne avec le plain-chant des voix soutenues par le serpent et de la musique « figurée » : des motets avec basse continue choisis chez les contemporains de Grigny : Jean-François Lalouette (1651-1728) et Nicolas Clérambault (1676-1749).
Quand en 1699, Grigny publie son Premier Livre d'orgue – qui deviendra Livre d'orgue lors des réimpressions, œuvre unique d'un compositeur disparu trop tôt - il est revenu dans sa ville natale après s'être formé à Paris avec Nicolas Lebègue et après avoir été organiste de l'abbatiale de St Denis.
A partir de ce « retour au pays » qui lui permettra de toucher les orgues de la Cathédrale, l’ensemble Les Meslanges imagine un programme autour de la cité rémoise. Loin d’une reconstitution d’une messe en musique du Grand Siècle, ce parcours met en regard la musique d’orgue avec la déclamation par le comédien Olivier Bettens du Poème Héroîque Clovis ou la France Chrestienne de Jean-Desmarets de Saint-Sorlin (1595-1676). Ce texte relate le baptème du roi franc à Reims. Un véritable tableau baroque qui correspond bien à la musique théâtrale de Grigny « le plus grand architecte des organistes du Siècle de Louis XIV et son plus exubérant ornemaniste » (Brigitte François-Sappey).
lesmeslanges.org
Dimanche 2 août, 11 h
Amage, moulin Saguin
Suites à ma manière….
Alice Julien-Laferrière, violon
« Alors la solitude s’en va dans les fleuves » Rilke
Sei Solo. – a Violino senza Basso accompagnato. Ces deux mots écrits par Bach sur la page de titre de ses six sonates et partitas pour violon annoncent au violoniste qui ose tourner la page que c’est un voyage intérieur qu’il va entreprendre : tu es seul.
Une fois la page de titre tournée, l’Adagio en sol mineur introduisant la première sonate nous plonge dans l’introspection, sous forme d’un prélude très orné… et le voyage commence, porté par les différentes tonalités qui promènent l’auditeur de sentiments en émotions, comme l’a écrit Mattheson, en 1713 à Hambourg : Sol mineur : choses tendres ou ravigorantes ; plaintes modérées ou joie tempérée. La Majeur : plus pour les passions plaintives et tristes que pour le divertissement. La mineur : modéré et doux pour le public. Ré mineur : tonalité des choses d’église, et dans la vie commune, de la tranquillité de l’âme. Mattheson indique également que la tonalité de ré mineur est fluide.
Fluide, tout comme Bach, le ruisseau, qui s’en va dans les fleuves...
Composées dans les mêmes années que celles de Bach, les suites de Vilsmaÿr, Pisendel et Telemann font entendre toutes les variétés de jeu qu’il était possible de trouver pour cet instrument.
Magique !
ensemble-artifices.fr
Dimanche 2 août, 21 h
Luxeuil-les-Bains, basilique Saint-Pierre
L’héritage de Rameau
Concertos “Les Sauvages”, “Les Enfers”, “Les Amours”
Suites de Symphonie, François Rebel et François Francoeur
Yves Rechsteiner
Grand orgue
Ensemble Les Surprises
Gabriel Grosbard, Adrien Carré, Raphaëlle Pacault, Gabriel Ferry, Anaëlle Blanc-Verdin, Rachel Cartry, violons
Lika Laloum, Myriam Bulloz, altos
Julien Hainsworth, violoncelle
Juliette Guignard, viole de gambe
Marie-Amélie Clément, contrebasse
Louis-Noël Bestion de Camboulas, clavecin et direction
Benoît Colardelle, lumières
Le 8 décembre 1768 figure au programme du Concert Spirituel à Paris: “Suite de symphonies de Rameau exécutée à grand orchestre sur l’orgue par Balbastre”.
Cet intitulé qui semble un peu énigmatique, laisse pourtant peu de doute sur ce qui ressemble à un concerto pour orgue et orchestre que Balbastre aurait fabriqué à partir de pièces célèbres de Rameau, l’orgue étant utilisée de manière concertante avec l’orchestre. Michel Corrette laisse plusieurs exemples de ce type de forme musicale ayant connu un grand succès public.
L’ensemble Les Surprises avec la complicité de l’organiste Yves Rechsteiner propose une re-création de ces partitions perdues, des arrangements d’airs de Rameau qui donnent à l’orgue une place de choix dans un dialogue avec l’orchestre.
La rencontre entre le grand orgue et l’orchestre à cordes permet de créer des couleurs tout à fait inédites, l’orgue prenant tantôt des teintes de hautbois, bassons ou trompettes qui se mêlent et donnent du brillant à l’orchestre à cordes, ou tantôt l’apparence de flûtes solistes.
Un hommage somptueux à l’un des plus grand génies de la musique française, Jean-Philippe Rameau, qui a su marquer son époque et qui n’a pas fini de nous surprendre.
17 h > répétition publique
Les-surprises.fr
Lire la suiteEn 2020,le festival Musique et Mémoire explore de nouveaux horizons musicaux avec un projet artistique inédit réalisé avec la complicité des ensembles a nocte temporis, teFaenza, La Rêveuse, le Caravansérail, Les Meslanges, Les Surprises, de la violoniste Alice Julien-Laferrière, du flûtiste Pierre Hamon, du claveciniste Yoann Moulin, des organistes Jean-Charles Ablitzer, Jean-Luc Ho et Yves Rechsteiner…
Après 6 années de collaboration d’une richesse absolue avec l’ensemble Les Timbres, le festival Musique et Mémoire engage un nouveau compagnonnage artistique avec l’ensemble a nocte temporis, fondé autour de la personnalité incroyable du jeune ténor belge Reinoud Van Mechelen
Cette édition fête avec gourmandise le renouveau de l’orgue historique de la basilique St Pierre de Luxeuil-les-Bains, qui vient de retrouver toute sa superbe, après à une importante campagne de restauration.
Révéler, étonner, partager… Le festival Musique et Mémoire est en perpétuel mouvement…
Fabrice Creux, créateur et directeur artistique du festival Musique et Mémoire.
musetmemoire.com
Vendredi 17juillet, 21 h
Servance, église Notre-Dame de l’Assomption
Le Voyage d’Anne de la Barre au Septentrion
Ensemble Faenza
Lucile Richardot, mezzo
Jean-Luc Debattice, comédien
Alice Julien-Laferrière, violon
Anaëlle Blanc-Verdun, violon
Christine Plubeau, basse de viole
Caroline Liéby, harpe
Brice Sailly, clavecin
Marco Horvat, théorbe, lirone, direction
Benoît Colardelle, lumières
En raison de sa vie peu commune et de la littérature qu'elle a suscitée, Anne Chabanceau de La Barre (1628-1688) fut certainement la plus célèbre chanteuse du XVIIe siècle. Née dans une illustre famille de musiciens, l’une des premières femmes à faire partie de la musique de la Chambre du roi Louis XIV, sa renommée dépassa les frontières pour s’étendre en Europe jusqu’aux lointaines cours scandinaves.
La beauté de sa voix fut chantée par les grands poètes de son temps, elle fut « courtisée » par les plus grands, elle connut et fréquenta Molière, Lully, Boesset, la famille Duarte, Luigi Rossi, Francesco Cavalli, Tristan l’Hermite et Constantijn Huygens.
Ce programme fait la part belle au répertoire d’Anne de la Barre, qui chantait aussi bien le français que l’italien et le latin : Musiques de Joseph Chabanceau de la Barre, Constantijn Huygens, Antoine Boësset, Michel Lambert, Luigi Rossi, Francesco Cavalli, Jean-Baptiste Lully.
Une pure merveille !
17 h > répétition publique
faenza.fr
Faenza est conventionné par la Région Grand Est et le Ministère de la Culture et de la Communication DRAC-Grand Est
Samedi 18 juillet, 21 h
Faucogney, église Saint-Georges
Purcell’s Devotional Songs & Anthems
pour trois voix d’hommes
La Rêveuse
Sean Clayton et Marc Mauillon, ténors
Renaud Bres, basse
Florence Bolton, viole de gambe
Benjamin Perrot, théorbe
Clément Geoffroy, orgue et clavecin
Benoît Colardelle, lumières
« Investi, défricheur, cohérent, le programme nouveau de la Rêveuse éblouit par sa musicalité »
Benjamin Ballifh, Classiquenews
« Unies dans un véritable projet commun, ces brillantes individualités servent la musique de Purcell en y mettant autant d’instinct que d’intelligence et leur lecture marque une étape importante dans l’interprétation de ce répertoire »
Jean Christophe Pucek, Wunderkammern
Les devotional songs à trois voix d'hommes restent peu connues et nimbées d'un certain mystère. Ces méditations sur la fragilité de la vie humaine comptent pourtant parmi les oeuvres les plus belles et les plus touchantes de Purcell. Doté d'une grande intuition des émotions qui peuvent jaillir de l'union du texte et de la musique, ce formidable compositeur, qui sut si bien comprendre et servir l'art vocal de son temps, poursuit ici le travail commencé par de grands maîtres de la génération précédente comme Henry Lawes.
Du grand art !
ensemblelareveuse.com
La Rêveuse bénéficie du soutien de la DRAC et de la Région Centre–Val de Loire au titre de l’aide aux ensembles conventionnés, ainsi que de la Ville d’Orléans. Mécénat Musical Société Générale est le mécène principal de La Rêveuse. L’activité vocale de l’ensemble est par ailleurs soutenue par la Fondation Orange. L’ensemble est membre de la FEVIS, du syndicat PROFEDIM et du Bureau Export.
Dimanche 19 juillet, 11 h
Faucogney, chapelle Saint-Martin
Midsummer night's dream
Yoann Moulin, clavecin
Benoît Colardelle, lumières
Est-ce son insularité qui confère à la musique anglaise cette identité reconnaissable entre toutes ? D'où vient cette école de clavier virtuose et incroyablement unique à cette époque ? Il est difficile de répondre à ces questions. Peut-être impossible. La grande île ne se livre pas aisément.
Il est des mots qui ne se laissent pas traduire facilement non plus. Qui peut-être se refusent à une autre langue. A Fancy paraît en faire partie. Comment transcrire en français tout ce qu'il convoque de nostalgie élégante et de tristesse suspendue. A mi-chemin de la féerie douce et de l'invention fantasque, il semble une invitation au voyage dans l'imaginaire de la mélancolie. Un voyage au clavecin. L’instrument est emblématique de l'Angleterre élisabéthaine. William Byrd, John Bull, John Coperario et tant d'autres compositeurs et joueurs de claviers témoignent de cet art flamboyant et perdu des virginalistes anglais.
Yoann Moulin esquisse l'air de ce temps révolu. A travers l'univers poétique de Gray's Inn, une chanson tendre, ou l'enfance presque magique d'un english toy qui évoque les premiers automates si précieux. Mais aussi la truculence toute britannique des Rounds, Fantasia et Grounds, à la manière de Shakespeare où le tragique et la violence n'excluent pas l’humour et la légèreté. La danse entraînante des Pavans & Galliards ou les impressionnantes architectures contrapunctiques des In Nomine dont les proportions cachées possèdent un pouvoir secret.
Une promenade onirique…
yoann-moulin.com
Dimanche 19 juillet, 17 h
Corravillers, église Saint-Jean Baptiste
Londres 1700
Purcell et sa génération
H.Purcell, J.Blow, A.Draghi, J.C.Pepusch, G.Finger…
La Rêveuse
Stéphan Dudermel et Olivier Briand, violon
Florence Bolton, viole de gambe
Benjamin Perrot, théorbe
Clément Geoffroy, clavecin et orgue
Benoît Colardelle, lumières
« A déguster sonate par sonate, cet enregistrement aussi sensuel que réfléchi est un pur bonheur. » Emmanuelle Giuliani, La Croix
« Dans cet anti-Brexit enchanteur et revigorant, les perles s’enchaînent, unies par une gourmandise sonore, une richesse de couleurs, une grâce et une chaleur enveloppantes, qui sont autant de qualités propres à La Rêveuse. »
Sophie Bourdais, Télérama
Nombreux sont les musiciens étrangers qui viennent tenter leur chance à Londres à la fin du XVIIe siècle. C'est dans cette capitale particulièrement ouverte aux influences européennes que va s'épanouir un style virtuose, passionné et flamboyant, mêlant la sensualité italienne à l'originalité harmonique de l'Angleterre. Les sonates instrumentales sont à la mode, influencées par les sonates de Corelli dont la fameuse Folia...
Jeudi 23 juillet, 21 h
Fougerolles, écomusée du Pays de la Cerise
Los pasos perdidos
Le souffle de l’ancien et du nouveau monde
Pierre Hamon, flûtes à bec, frestel, flûtes doubles et triples de l’Europe Médiévale et de l’Amérique précolombienne, flûte et tambour et autres …
Benoît Colardelle, lumières
Pierre Hamon invite à la méditation et au rêve, il propose un voyage par le souffle dans l’univers sonore des flûtes des anciennes civilisations de l’humanité : flûtes à bec, frestel, flûtes doubles et triples de l’Europe médiévale et de l’Amérique précolombienne, flûte et tambour des ménestrels médiévaux…
Le flûtiste entraîne son public depuis des civilisations anciennes d’Amérique du sud à l’Europe du Moyen Âge. Sa curiosité sans limite l’amène à faire revivre, chanter et découvrir de très nombreux instruments issus des univers traditionnels.
Ce programme est une interrogation sur le pouvoir originel de la musique générée par le souffle « primal », qui peut amener à la transe, à la méditation comme à la jubilation, bâti sur la nécessité à souffler et sur la quête universelle de l’instant présent …
Une invitation à la méditation et au rêve…
Prévoir d’apporter une chaise pliante, une chilienne ou un transat.
En collaboration avec la Ville de Fougerolles et l’Ecomusée du Pays de la Cerise
ecomusée-fougerolles.fr
Vendredi 24 juillet, 21 h
Lure, église Saint-Martin
Dumesny, haute-contre de Lully
J.B. Lully, P. Collasse, M. Marais, H. Dumarest, M.A. Charpentier, C.H. Gervais, A.C. Destouches
a nocte temporis
Reinoud Van Mechelen, haute-contre et direction musicale
Emmanuel Resche (premier violon), Izana Soria et Marrie Mooij, dessous de violon 1
Annelies Decock, Ortwin Lowyck et Michiyo Kondo, dessus de violon 2
Ingrid Bourgeois et Benjamin Lescoat, haute-contre de violon
Benoît Douchy et Simon Heyerick, taille de violon
Sylvestre Vergezet et Justin Glorieux, quinte de violon
Ronan Kernoa, Thomas Luks, Phyllis Bartholomeus et Edouard Catalan, basse de violon
Anna Besson et Sien Huybrechts, flûtes
Shai Kribus et Nele Vertommen, hautbois
Niels Coppalle, basson
Myriam Rignol, basse de viole
Simon Linné, théorbe
Loris Barrucand, clavecin
Benoît Colardelle, lumières
« Jouissive est la manière dont Reinoud Van Mechelen module avec son émission la luminosité d'un timbre qui n'oublie pas la science des ombres, jusqu'à une sorte d'aura très charnelle. » Diapason
Reinoud Van Mechelen rend hommage au célèbre haute-contre Louis Dumesny, chanteur « cuisinier », créateur de la plupart des opéras de Lully.
Qui était Louis Gaulard Dumesny ? Dumesny n’est pas le premier haute-contre historiquement parlant, mais il est le premier à être devenu célèbre de son vivant. Les sources s’accordent à dire qu’il était cuisinier quand Lully l’a découvert. Il lui fait faire ses débuts en 1677 et tout le monde est stupéfait par son jeu d’acteur, la puissance de sa voix et aussi sa capacité à tout apprendre à l’oreille, puisqu’il ne savait pas lire la musique...
Reinoud Van Mechelen est aujourd’hui l’un des rares ténors au monde à posséder une véritable voix de haute-contre « à la française », caractérisée par sa souplesse, son extension dans l’aigu et sa couleur capable d’une infinie tendresse ou de transports énergiques.
Somptueux !
17 h > répétition publique
Samedi 25 juillet, 21 h
Saint-Barthélemy, église
Ma belle brunette
Programme en création
a nocte temporis
Reinoud Van Mechelen, ténor
Anna Besson, flûte traversière baroque
Loris Barrucand, clavecin
Myriam Rignol, viole de gambe
Simon Linné, théorbe
Benoît Colardelle, lumières
« Ou estes-vous allé, mes belles Amourettes, Changerez-vous de lieux tous les jours ? »
A nocte temporis présente avec ce nouveau programme un florilège d'airs et brunettes allant de la chanson la plus touchante jusqu'à l'air à boire le plus exalté !
La « brunette » ne désigne pas seulement une jeune femme aux cheveux bruns mais également une forme musicale très en vogue à partir de la fin du XVIIe siècle jusqu'au début du siècle suivant !
Les airs de cours, extrêmement populaires en France depuis le début du XVIIe siècle, évoluent en brunettes vers la fin de ce même siècle. Le procédé reste cependant très similaire : écrire un air tendre de format court, abordant les thèmes de l'amour ou de la nature, et que l'on peut chanter seul ou accompagné d'un instrument harmonique.
La fin du XVIIe siècle voit par ailleurs l'apparition d'un instrument qui deviendra très vite la préférence des compositeurs et musiciens amateurs : la flûte d'allemand, appelée de nos jours traverso, ou flûte traversière baroque. Ainsi, un grand corpus de brunettes et airs tendres est adapté ou arrangé pour la flûte traversière par le compositeur, flûtiste et facteur d'instruments Hotteterre, mais aussi Montéclair ou Boismortier, sans oublier certains auteurs anonymes à l'origine de merveilleux airs tendres pour voix, flûte et basse continue.
Dimanche 26 juillet, 11 h
Faucogney, chapelle Saint-Martin
Johann Sebastian Bach
Suites, sonates, chorals, toccatas…
Le Caravansérail
Bruno Cocset, violoncelle
Bertrand Cuiller, clavecin
Benoît Colardelle, lumières
Avec ce programme, Bertrand Cuiller et Bruno Cocset proposent un voyage dans une multitude de formes musicales que Johann Sebastian Bach affectionnait :
La suite de danses, la sonate, le choral, la toccata…
Les sonates de Johann Sebastian Bach avec clavecin obligé sont une brillante illustration de la manière dont il a su, en utilisant les deux mains du claveciniste comme deux musiciens à part entière et au travers d’une exigence instrumentale poussée à l’extrême, faire de la sonate en trio une affaire de duo.
Cette conversation à deux sera soit alternée, soit jouée ensemble afin de partager ces joyaux du répertoire soliste et chambriste.
Sublime !
ensemblecaravanserail.com
Dimanche 26 juillet, 17 h
Héricourt, église luthérienne
The Dubhlinn Gardens
musique irlandaise du XVIIIe siècle, au carrefour du folk et de la musique baroque
a nocte temporis
Reinoud Van Mechelen, direction et ténor
Anna Besson, codirection et flûte
Sarah Ridy, harpes
Myriam Rignol, dessus et basse de viole
Loris Barrucand, clavecin
Benoît Colardelle, lumières
« C’est ce savoureux répertoire que le ténor Reinoud Van Mechelen, la flûtiste Anna Besson et leurs complices de l’ensemble a nocte temporis font revivre dans ces « Dubhlinn Gardens » dans un mélange d’humour et de mélancolie. » Le Soir
« Le ténor Reinoud van Mechelen, la flûtiste baroque Anna Besson et l’ensemble A Nocte Temporis nous offrent cette plongée historique surprenante. » IciMusique.ca
The Dubhlinn Gardens : une soirée dans la haute société dublinoise du XVIIIe siècle, où la musique traditionnelle tend à se « civiliser ».
Ce programme est né de la passion de la flûtiste Anna Besson pour la musique traditionnelle irlandaise depuis sa plus tendre enfance. Aussi surprenant que cela puisse paraître, c'est la pratique de la flûte irlandaise qui l'a emmenée à celle de la flûte baroque et non pas le contraire !
L'objet de ce programme est de faire le lien entre la musique traditionnelle irlandaise et la musique baroque issus de la même période.
Même si ces deux mondes étaient bien plus imbriqués au XVIIIe siècle que de nos jours, il reste quasiment impossible de savoir comment le répertoire irlandais traditionnel arrangé par des compositeurs savants était alors interprété : se voulait-il plus « trad » ? Ou bien plus « baroque » ?
Alors...pourquoi ne pas chercher une interprétation de cette musique allant à l'encontre de ces deux mondes ?
Jeudi 30 juillet, 21 h
Belfort, cathédrale Saint-Christophe
Hymnes pour les principales Festes de Jehan Titelouze à Nicolas de Grigny.
Plain-chant, faux bourdons, motets de Jean de Bournonville, Guillaume-Gabriel Nivers
et Marc-Antoine Charpentier
Programme en création
Jean-Charles Ablitzer
Grand orgue
Ensemble Les Meslanges
Myriam Arbouz, dessus
Damien Ferrante, cantus
Vincent Lièvre-Picard, haute-contre et taille
Thomas Van Essen, taille et basse-taille
Roland Ten Weges, basse-taille
Philippe Roche, basse
Volny Hostiou, serpent
Benoît Colardelle, lumières
Ce programme met en valeur une pratique musicale répandue depuis les premiers âges des célébrations liturgiques : l'alternatim. Elle offre une variété de possibilités que Jean-Charles Ablitzer et l'ensemble Les Meslanges vous propose de découvrir.
C'est en effet lors des « festes solennelles » où la musique faisait partie du faste et de la liturgie, que les orgues sonnaient. Parmi, les hymnes, poèmes de louange de forme strophique, certaines sont restées célèbres, comme l'Ave Maris Stella. Après l'intonation, l'orgue répond et joue les versets impairs tandis que les chantres ont la charge du verset pair. Le temps de ce programme met en valeur deux compositeurs : Jehan Titelouze (vers 1563-1633) et Nicolas de Grigny (1672-1703).
Pour répondre aux versets d'orgue de ces fameux organistes, les modes d'alternance sont variés : plain-chant seul monodique des voix soutenues par le serpent, polyphonies en faux-bourdon -accompagnement du plain-chant au ténor par les autres voix "note contre note"- et autres motets par les meilleurs compositeurs du Grand Siècle dont Marc-Antoine Charpentier.
En collaboration avec les Amis de l’Orgue et de la Musique de Belfort
lesmeslanges.org
Vendredi 31 juillet, 21 h
Melisey, chœur roman
Johann Sebastian Bach
Jean-Luc Ho, clavicorde à pédalier
Fait par Emile Jobin d'après les modèles germaniques
Le clavicorde joué pour ce programme est né du désir d’explorer l’univers sonore intime de Johann Sebastian Bach.
Forkel relate que Bach « considérait le clavicorde comme étant le meilleur des instruments pour l’étude et pour toute musique jouée dans un lieu intime et comme étant le plus apte à exprimer ses pensées les plus raffinées ... [et] capable de tant de subtilités malgré sa petite taille ».
S’il n’a pas de répertoire spécifique, cet instrument embrasse paradoxalement toute la pensée musicale de Bach : depuis la suite de danse à la française au style concertant (Toccata Dorienne) en passant par la sphère luthérienne domestique.
Il permet l’exploration du Stylus Fantasticus le plus détonnant ou encore la transcription de ses œuvres pour violon « qu'il interprétait lui-même souvent au clavicorde en apportant toute l’harmonie qu’il jugeait nécessaire » (Agricola).
Kittel rapporte que le maître « considérait l’étude du clavicorde à pédales comme de grande importance, et qu’il permettait à ses élèves d’étudier sur un clavicorde à deux claviers et pédalier qu’il avait chez lui. C’est précisément ce « 3 Klaviere nebst Pedal » qu’il lèguera à son fils Johann Christian avant sa mort.
La Fantaisie Chromatique BWV 903 proposée par Jean-Luc Ho est d’ailleurs exécutée dans l’édition de Griepenkerl, élève de Forkel, lui-même élève de Bach. Cette publication, bien que de 1820 semble montrer «comment le maître la jouait »: le texte comportant de nombreuses nuances, indications de vitesse et d’ornementation.
Passionnant !
Samedi 1er août, 21 h
Luxeuil-les-Bains, basilique Saint-Pierre
Nicolas de Grigny (1672-1703)
Messe pour les Principales Festes (1699) avec plain-chant alterné et motets de Jean-François Lalouette (1651-1728) et de Nicolas Clérambault (1676-1749)
Déclamation d'extraits du Poème Héroïque : Clovis, ou la France Chrestienne de Jean Desmarets de Saint-Sorlin (1595-1676)
Programme en création
Jean-Luc Ho
Grand orgue
Ensemble Les Meslanges
Olivier Bettens, comédien
Vincent Lièvre-Picard, haute-contre
Thomas Van Essen, taille et basse-taille
Philippe Roche, basse
Volny Hostiou, serpent
Benoît Colardelle, lumières
Dans la continuité du programme Pour les Festes Solemnelles qui célébrait Couperin l'organiste, Jean-Luc Ho et Les Meslanges poursuivent leur dialogue musical avec la Messe de Grigny. Ce chef-d’oeuvre de la musique d’orgue du Grand Siècle que Bach prit la peine de recopier, alterne avec le plain-chant des voix soutenues par le serpent et de la musique « figurée » : des motets avec basse continue choisis chez les contemporains de Grigny : Jean-François Lalouette (1651-1728) et Nicolas Clérambault (1676-1749).
Quand en 1699, Grigny publie son Premier Livre d'orgue – qui deviendra Livre d'orgue lors des réimpressions, œuvre unique d'un compositeur disparu trop tôt - il est revenu dans sa ville natale après s'être formé à Paris avec Nicolas Lebègue et après avoir été organiste de l'abbatiale de St Denis.
A partir de ce « retour au pays » qui lui permettra de toucher les orgues de la Cathédrale, l’ensemble Les Meslanges imagine un programme autour de la cité rémoise. Loin d’une reconstitution d’une messe en musique du Grand Siècle, ce parcours met en regard la musique d’orgue avec la déclamation par le comédien Olivier Bettens du Poème Héroîque Clovis ou la France Chrestienne de Jean-Desmarets de Saint-Sorlin (1595-1676). Ce texte relate le baptème du roi franc à Reims. Un véritable tableau baroque qui correspond bien à la musique théâtrale de Grigny « le plus grand architecte des organistes du Siècle de Louis XIV et son plus exubérant ornemaniste » (Brigitte François-Sappey).
lesmeslanges.org
Dimanche 2 août, 11 h
Amage, moulin Saguin
Suites à ma manière….
Alice Julien-Laferrière, violon
« Alors la solitude s’en va dans les fleuves » Rilke
Sei Solo. – a Violino senza Basso accompagnato. Ces deux mots écrits par Bach sur la page de titre de ses six sonates et partitas pour violon annoncent au violoniste qui ose tourner la page que c’est un voyage intérieur qu’il va entreprendre : tu es seul.
Une fois la page de titre tournée, l’Adagio en sol mineur introduisant la première sonate nous plonge dans l’introspection, sous forme d’un prélude très orné… et le voyage commence, porté par les différentes tonalités qui promènent l’auditeur de sentiments en émotions, comme l’a écrit Mattheson, en 1713 à Hambourg : Sol mineur : choses tendres ou ravigorantes ; plaintes modérées ou joie tempérée. La Majeur : plus pour les passions plaintives et tristes que pour le divertissement. La mineur : modéré et doux pour le public. Ré mineur : tonalité des choses d’église, et dans la vie commune, de la tranquillité de l’âme. Mattheson indique également que la tonalité de ré mineur est fluide.
Fluide, tout comme Bach, le ruisseau, qui s’en va dans les fleuves...
Composées dans les mêmes années que celles de Bach, les suites de Vilsmaÿr, Pisendel et Telemann font entendre toutes les variétés de jeu qu’il était possible de trouver pour cet instrument.
Magique !
ensemble-artifices.fr
Dimanche 2 août, 21 h
Luxeuil-les-Bains, basilique Saint-Pierre
L’héritage de Rameau
Concertos “Les Sauvages”, “Les Enfers”, “Les Amours”
Suites de Symphonie, François Rebel et François Francoeur
Yves Rechsteiner
Grand orgue
Ensemble Les Surprises
Gabriel Grosbard, Adrien Carré, Raphaëlle Pacault, Gabriel Ferry, Anaëlle Blanc-Verdin, Rachel Cartry, violons
Lika Laloum, Myriam Bulloz, altos
Julien Hainsworth, violoncelle
Juliette Guignard, viole de gambe
Marie-Amélie Clément, contrebasse
Louis-Noël Bestion de Camboulas, clavecin et direction
Benoît Colardelle, lumières
Le 8 décembre 1768 figure au programme du Concert Spirituel à Paris: “Suite de symphonies de Rameau exécutée à grand orchestre sur l’orgue par Balbastre”.
Cet intitulé qui semble un peu énigmatique, laisse pourtant peu de doute sur ce qui ressemble à un concerto pour orgue et orchestre que Balbastre aurait fabriqué à partir de pièces célèbres de Rameau, l’orgue étant utilisée de manière concertante avec l’orchestre. Michel Corrette laisse plusieurs exemples de ce type de forme musicale ayant connu un grand succès public.
L’ensemble Les Surprises avec la complicité de l’organiste Yves Rechsteiner propose une re-création de ces partitions perdues, des arrangements d’airs de Rameau qui donnent à l’orgue une place de choix dans un dialogue avec l’orchestre.
La rencontre entre le grand orgue et l’orchestre à cordes permet de créer des couleurs tout à fait inédites, l’orgue prenant tantôt des teintes de hautbois, bassons ou trompettes qui se mêlent et donnent du brillant à l’orchestre à cordes, ou tantôt l’apparence de flûtes solistes.
Un hommage somptueux à l’un des plus grand génies de la musique française, Jean-Philippe Rameau, qui a su marquer son époque et qui n’a pas fini de nous surprendre.
17 h > répétition publique
Les-surprises.fr
Organisateur

festival Musique et Mémoire
Voir la fiche de l'organisateurwww.musetmemoire.com
06 40 87 41 39
festival@musetmemoire;com